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vendredi 20 janvier 2017

Yes, we can !



Yes, we can !

- Pénurie générale ! Plus d’électricité, plus de gaz, plus de fuel ! 


- Heureusement, il y a encore de l’eau !


- Les récentes inondations ont rempli les nappes, mais elles sont contaminées.


- Par chance, on a encore de la javel et des filtres.


- L’inconvénient, c’est que l’eau n’est pas potable quand même.


- Pas grave, on peut la faire bouillir, avec des réchauds à gaz : il y a encore des réserves.


- Le problème c’est que les magasins ne sont plus approvisionnés et que tout est épuisé.


- Il reste le bois qu’il suffit d’aller ramasser dans les forêts. Ensuite, on bricole un foyer.


- En pleine campagne, c’est encore possible sinon comment le transporter ? De plus les forêts privées sont surveillées par des gardes armés.


- On a des réserves de vin, cela fera l’affaire en attendant.


- Dites cela aux bébés ! Et lavez-les au beaujolais !




- Vous avez réponse à tout, c’est désespérant ! Il suffit d’avoir de l’imagination et du courage et nous trouverons bien le moyen de survivre. Yes, we can, a dit le président noir.


- Il l’a dit, en effet, et à présent les Américains sont logés à la même enseigne que l’Europe, l’Afrique et tous les continents. C’est la fin, voyez-vous. Les loups vont se battre et se manger entre eux et les survivants devront tout recommencer à zéro ou presque.


- Vous êtes alarmiste et totalement négatif. Il ne faut pas baisser les bras. Nos parents ont connu la guerre et ils ont survécu.


- Sauf les morts sous les bombes et dans les camps ! Et vous oubliez que la terre entière n’était pas en guerre !


- On va s’organiser et partager ce qu’on a et inventer les moyens de continuer.


- Regardez ce qu’il se passe : c’est le pillage et le meurtre : la loi de la jungle. C’était prévisible, non ?


- On peut mettre hors d’état de nuire les brigands. Cela va être sanglant mais nécessaire dans l’intérêt général.


- Vous avez vu l’allure des brigands ? Des mères de famille affolées à l’idée de ne pas trouver de quoi faire vivre leurs enfants !


- D’accord, il va y avoir une période difficile. Le temps de tout mettre au point, de retrouver des gestes et des habitudes perdues mais on y arrivera ; il faut commencer tout de suite.



Et ils commencèrent, les hommes et les femmes de l’an neuf. Ils retroussèrent leurs manches. Ils transportèrent, à vélo, à brouette, à cheval, à chien, à âne, tout ce qu’ils pouvaient. Ils creusèrent pour dégager des sources. Ils plantèrent des choux et des raves. Ils élevèrent des poules et des lapins. Ils fabriquèrent des bougies avec du suif.



Ils étaient revenus cent ans en arrière !





Et si l’avenir c’était le passé avec les acquis du présent ?

Comment disais-tu, petit frère ? Ah oui, on s’en souvient : yes we can !

Céline (janvier 2009)